
Un lieu de travail est un écosystème, fait de réalités multiples, de compétences, de métiers différents qui vont s’interpénétrer, s’interfacer, générant ainsi des dynamiques complexes qui alimentent la tension inhérente à tout collectif au travail.
Un collectif de travail est un lieu où l’on vit une triple expérience :
▪️ 𝗟’𝗲𝘅𝗽𝗲́𝗿𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗺𝗽𝗹𝗲𝘅𝗶𝘁𝗲́. La complexité vient du latin « plecto » qui signifie “la trame enchevêtrée du tissu”, qui va faire que le tissu tient et a une capacité de résistance. Le collectif de travail est, en soi, un écosystème dynamique qui s’entremêle.
▪️𝗟’𝗲𝘅𝗽𝗲́𝗿𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗿𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻𝗮𝗹𝗶𝘁𝗲́ 𝗹𝗶𝗺𝗶𝘁𝗲́𝗲 comme le définit le sociologue Michel Crozier, qui montre que, travailler avec d’autres, c’est d’abord travailler sur fond d’un angle mort, ne pas avoir une capacité pleine et entière de tout comprendre, de tout savoir et donc d’être en partie aveugle de ce qui se passe dans le collectif dans lequel nous sommes.
▪️𝗟’𝗲𝘅𝗽𝗲́𝗿𝗶𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗱𝗲 𝘃𝗲́𝗰𝘂𝘀 𝗱𝗶𝗳𝗳𝗲́𝗿𝗲𝗻𝘁𝘀, souvent sursaturée d’émotions que nous avons tenté d’éloigner sur le lieu de travail dans la croyance que cela nous rendrait plus efficace.
Faire partie d’un collectif, c’est accepter de ne pas être dans la toute puissance de savoir, et d’avoir besoin du regard des autres pour mieux comprendre ce que nous sommes en train de vivre.
Dans un collectif, il y a des tensions et c’est normal. Le problème est quand elles nous épuisent car l’énergie inutilement gaspillée nuit gravement à la mission, au job, aux vécus et aux personnes.
La tendance inflationniste des risques psychosociaux aujourd’hui nous invite à mettre notre énergie au bon niveau.
Lors de cette conférence organisée par l’ AIRe – ASSOCIATION DES DITEP, Marc Grassin fait l’hypothèse qu’une partie d’un management par le Care consiste à porter la question du gaspillage de l’énergie vitale qui épuise les femmes et les hommes et l’organisation elle-même.
𝗟𝗲 𝗺𝗮𝗻𝗮𝗴𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗽𝗮𝗿 𝗹𝗲 𝗖𝗮𝗿𝗲 𝗲𝘀𝘁 𝗹’𝗮𝗳𝗳𝗮𝗶𝗿𝗲 𝗱𝗲 𝘁𝗼𝘂𝘀, il y a un enjeu de réciprocité, de prendre soin des uns des autres, managers comme collaborateurs, pour faire en sorte que le collectif aille bien, qu’il soit capable “de faire le job”.