HEVA est une filiale du Groupe La Poste d’une centaine de professionnels experts de la donnée de santé. Nous sommes amenés à aider nos clients, acteurs majeurs dans les domaines du Pharmaceutique, de la MedTech et des Hôpitaux à extraire des données l’intelligence dont ils ont besoin pour mettre en oeuvre des démarches de qualité, risques ou produits.
Rentrée dans le secteur de santé il y a presque 20 ans après un passage à l’hôpital public, mon parcours est marqué par de nombreuses années dans le conseil, des responsabilités auprès de grand groupe américain et une période d’entreprenariat avec la création de mon cabinet de conseil. L’arrivée dans le groupe La Poste il y a 3 ans correspond à une volonté de m’engager dans un projet industriel français ambitieux.
J’ai participé au Parcours Dirigeants de l’Institut Vaugirard Humanités et Management “Diriger et faire face à la complexité et à l’incertitude” à l’automne 2022 dans le cadre d’une période de repositionnement de mes fonctions comme Directrice Générale de HEVA après avoir assuré le poste de responsable M&A santé chez Docaposte.
En quoi l’approche des sciences humaines et de la philosophie a-t-elle fait évoluer concrètement votre posture de dirigeante ?
Travailler à comprendre les hommes et les femmes et les principes éthiques, sociétaux et philosophiques qui nous animent me parait être un point de passage nécessaire en tant que dirigeante. Comment diriger des équipes sans cette compréhension et intégrer la dynamique collective qui se joue dans l’entreprise ?
Confrontée à l’écart entre mes projections à court terme et les défis inhérents à une vision à long terme dans un environnement complexe et incertain, le parcours FACI m’a permis, en expérimentant une posture de recul et d’humilité, de réinterroger constamment la mise en action.
Le rôle d’une dirigeante efficace ne réside plus tant dans la détention de toutes les réponses, mais plutôt dans sa capacité à fédérer les talents dans une démarche qui valorise la collaboration et l’implication collective, essentielle pour naviguer avec succès à travers les incertitudes du futur.
Quel impact principal a eu la diversité des perspectives de votre groupe de formation sur votre pratique du management ?
Le groupe de formation et la diversité des perspectives qui en découle est un moyen empirique et donc, de mon point de vue, particulièrement efficace de constater et d’analyser le dénominateur commun de la fonction de dirigeant mais également de prendre conscience de ce qui tient de notre individualité, de notre personnalité.
J’ai trouvé ma place dans un collectif qui avait les mêmes questionnements que moi, dans un cadre qui laisse la part belle à l’exploration ; il y a clairement eu un avant et un après.
Si vous deviez qualifier le parcours FACI en 3 mots clés, quels seraient-ils ?
Fondateur / Recul / Humilité
J’ai pris beaucoup de plaisir à m’extraire du quotidien et à retrouver périodiquement le groupe du parcours Dirigeants FACI. Le rythme, les sujets et les participants ont contribué à faire de ce temps un moment particulièrement productif que je considère comme fondateur dans mon parcours de dirigeante dans un contexte en constante accélération.
En prenant ce temps de penser mes actions, en s’appuyant sur des fondamentaux, j’y ai puisé les piliers d’une nouvelle posture plus en lien avec mes valeurs, qui me permettent de naviguer dans un monde chaotique.
En tant que dirigeante d’une entreprise à la pointe de la data dans la santé, comment intégrez-vous votre vision humaniste au quotidien ?
Je dirige une entreprise de service, l’humain est donc le coeur de HEVA. Comprendre les hommes et les femmes qui composent la valeur de ce que nous apportons à nos clients est un enjeu essentiel, comprendre et savoir les accompagner dans un contexte industriel et sociétal de plus en plus incertain devient une préoccupation quotidienne.
Quelle est la chose la plus surprenante que vous ayez apprise sur vous-même à travers ce parcours ?
J’ai pris conscience que j’étais finalement à l’aise dans les situations d’incertitude. Ancrée dans le présent, je m’attache à trouver des solutions au quotidien avec mon équipe, dont les membres sont souvent plus experts que moi sur des compétences spécifiques. Mon rôle est finalement celui d’un chef d’orchestre.
Si je devais illustrer ma posture de dirigeante avec le champ lexical du jardin dans lequel j’aime passer du temps, je dirais que j’aime cultiver un jardin à l’anglaise, où chacun est encouragé à prendre son rôle en responsabilité dans son écosystème, plutôt qu’un jardin à la française où tout est structuré ou ordonné par un management centralisé. Ce n’est pas en tirant sur leurs feuilles qu’on fait pousser les plantes : nos talents.
Loin d’une posture de sachant, manager en incertitude c’est savoir composer dans le présent, en fonction des intempéries.
Qu’est-ce que vous avez mis concrètement en place après la formation ?
J’ai mis en place une gouvernance décentralisée dans laquelle chaque membre du CODIR est en responsabilité sur des chantiers spécifiques avec un objectif : que chacun trouve le bon niveau de granularité entre les contraintes liées à sa fonction et aux impératifs de performance associés, et le plaisir de choisir le “comment” atteindre ces objectifs en toute créativité.